samedi 7 mai 2016

De Crotone à Vulcano via Roccella et Messine

De Crotone à Vulcano
Avant de quitter Crotone, nous nous renseignons sur notre futur escale, le port de Roccella Ionica car des amis nous ont prévenus que l'entrée de ce dernier était ensablé, limitant l'accès aux bateaux de plus de 2m de tirant d'eau. L'ormeggiatori de Crotone contact Roccella qui lui indique que l'entrée est dégagée à 2,50m. C'est bon, nous avons un tirant d'eau de 1,90m.
S'en suit une petite balade en bord de mer, du côté du porto nuevo... Pas très engageant...
Un drôle de cimetière... Brrrr....
La bonne nouvelle à Crotone, s'est qu' Elie a reussit à dépasser sa peur des chiens et s'est fait un copain à 4 pattes...
 
 

Nous quittons Crotone au petit matin, sous un petit vent frais digne de la Bretagne...
Bye bye Crotone...
On navigue comme habillé comme en plein hiver...

La mer se calme dans le golfe de Squillace et les dauphins viennet jouer autour de nous. Nous avons droit à un beau spectacle avec sauts en tous genres!

60 miles plus tard, nous appelons à la VHF sur la canal 14 la capitainerie de Roccella pour leur demander si l'entrée est possible : Ok, pas de problème.
Un bateau pilote s'avance vers nous et nous indique la route à suivre. Nous nous faufilons entre les bancs de sable ; en plein milieu de l'entrée du port œuvre la dragueuse. Du coup, l'entrée est sacrement réduite…
La hauteur se réduit à l'approche de l'entrée...
Nous avançons tout doucement et comme nous aurions dû le prévoir, nous nous posons tout doucement sur le sable. Le pilote nous indique qu'il faut avancer car la marée descend et cela va être de plus en plus dur de pouvoir entrer. Gloups ! Stéphane met les gaz et hop, nous passons. Ouf !

Le port est bien vide, juste quelques bateaux de passage et des petits yachts.
Roccella Ionica, un port bien vide en cette saison...







Encore une fois, je réussi à négocier la nuit au port à 30€ au lieu de 40€, tarif officiel. Pas facile la négociation avec les italiens…
 Nous sommes contraints de rester une journée complète au port car le temps s'est fortement dégradé et nous passons la journée dans le bateaux, sous les trombes d'eau et les éclairs bien proches…
A la faveur d'une éclaircie, nous nous avançons à pied jusqu'au au bout de la digue et observons deux bateaux essayer d'entrer. Malgré l'aide du pilote, le premier bateau se pose puis arrive à se dégager et à entrer avec un tirant d'eau à 1,70m. Le second devra abandonner après s'être sacrement coincé. Heureusement qu'il a un moteur puissant qui lui permettra de tourner quasiment sur lui même et ainsi creuser le sable pour se dégager. Une drôle de manœuvre qui nous inquiète pour notre sortie...
Sur le retour vers Manutea, nous traversons une zone de stockage de curieuse embarcations… Il reste à bord des vêtements, chaussures, couvertures...


Un bateau ayant servi pour des migrants...


Le soir, Dave, notre voisin de ponton Irlandais sur son vieux catamaran fête ses 69 ans. Nous nous retrouvons à une petite dizaine à discuter en anglais avec bien sûr les anglais, les allemands, les italiens et notre voisin irlandais… Un joli melting-pot ! En discutant, nous apprenons que tous nos quasiment tous nos camarades ont eu du mal avec l'entrée dans le port, y compris les catamarans…
Nus élaborons une stratégie : le coefficient de marée est élevé en ce moment et nous permettrait si l'on profite de la marée haute d'avoir environ 30cm de plus de fond que lors de notre arrivée. Pour cela, il nous faut sortir soit à 3h du matin mais sans pilote pour nous guider soit vers 15h avec son aide mais cela nous obligera ensuite à naviguer de nuit pour rejoindre le détroit de Messine. Nous choisissons la deuxième option qui s’avérera la bonne puisque nous passerons sans toucher...
Nous filons vers l'ouest, vers Messine. De gros dauphins viennent nous indiquer la route à suivre. Décidément, nous en voyons beaucoup cette année.
Nous entrons dans le détroit au petit matin, après une nuit de navigation.
Courant dans le détroit

J'ai téléchargé une application qui indique le sens du courant à Messine, http://www.correntidellostretto.it/ . Il nous faut être passé avant 7h, heure de la renverse. Après, nous aurons le courant face à nous.
Le lever du jour à 5h30 nous permet d'avoir une bonne visibilité sur les divers ferries qui relient l'Italie à la Sicile. Peu à peu, le courant se fait sentir. Encore une visite de dauphins au petit matin, un beau réveil pour les enfants.
 Le temps est calme et nous naviguons au moteur, franchissant un mascaret, puis quelques bouillonnements. Manutea  a du mal a tenir sa route.Les garçons sont dehors, et surveillent ces phénomènes dont ils ont si souvent lu les histoires. Ils repensent à Ulysse... Elie a très peur des tourbillons de Charybde mais pour l'instant, nous ne voyons pas l'ombre d'un. Ce n'est qu'à la sortie que nous observons sur notre tribord un beau tourbillon se former : Manutea l'évite ! Elie est rassuré.
Un mascaret arrive


D'étranges remous... Charybe???

Les indications pour le courant sont bonnes, nous passons le détroit à 8 nœuds GPS.
Il est l'heure du petit déjeuner et nous décidons de  jeter l'ancre à la sortie du détroit de Messine, devant le rocher de Scilla, célèbre pour abriter la grotte qui cache la bête pleine de bras de la mythologie. Les garçons sont fascinés… mais hormis les méduses que nous retrouvons ici, aucun monstre à l'horizon.

Charybde et Scylla

Le rocher où se trouve la grotte de Scylla...
Un monstre marin...

Puis, surgit une drôle d'embarcation de derrière le rocher : un bateau avec un grand mat et deux personnes tout en haut. C'est un bateau pour la pêche à l’espadon.


Un sacré point de vue là haut!
Deux heures plus tard, nous reprenons notre route vers l'ouest, vers les îles éoliennes.
Une belle navigation de 40 miles sous un beau ciel bleu, une mer agréable et 15 nœuds de vent au travers… Cela faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé !
En chemin, la VHF grésille : Manutea, Manutea, Manutea for Casa Antonia… Elie sort comme une bombe du bateau, il a reconnu l'appel de  Casa Antonia, un catamaran avec une famille Suisse qui débutent leur voyage sur les flots et que nous avions rencontré à deux reprises un peu plus haut en Italie. Par chance, ils vont eux aussi sur Vulcano.

Casa Antonia
Nous nous y retrouvons au mouillage le soir et les enfants partent jouer sur la plage de sable noir, au pied du volcan encore en activité.

Arrivée sur Vulcano


Ce soir, nous mouillons au pied du volcan, cala di ponente

Malgré la barrière de la langue, ils se comprennent très bien pour jouer et sont heureux de se retrouver.
Demain, on monte au volcan!


3 commentaires:

  1. Les "drôles d’embarcations", ça serait pas de ruines à migrants ?

    Bonne route, heu, mer !

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  2. bonjour les navigateurs,
    Je redécouvre les joies d'entrer dans le port de Roccella Ionica. Le temps passe et le sable revient toujours pour jouer ses petists tours. Je vois que vous progressez bien. A priori, il y a toujours du vent aux Eoliennes !!
    Elie a-t'il vu les espadons de Messine? en tout cas le détroit est passé malgré les prophéties (d'un autre temps). Sur la photo, on voit qu'Ethan a mis en confiance son frère pour la proximité et le contact avec la race canine, félicitations.
    Stéphane en ciré, en mai en dessous de Messine, c'est la preuve que ce voyage n'aura pas été que du plaisir. Courage, je prédis soleil et chaleur à l'approche des iles Sardes et Corse.
    Super récit, merci Céline.
    bon vent et bises à tous
    Famille Marquet

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