jeudi 19 mai 2016

De volcano à la Sardaigne via l'île de Ponza


Traversée Volcano - Ponza: 178 miles


En mettant les voiles vers Ponza, nous nous préparons à passer environ 36 heures en mer, loin de tout. Une navigation parfaite, 15 nœuds de vent au portant, une mer assez belle, il ne nous faudra mettre le moteur qu'à l'approche de l'île de Ponza. 
Sous spi...


La nuit à bord est tranquille, les garçons occupent notre cabine et dorment bien. De notre côté, nous faisons de quart de deux heures chacun, cela nous convient bien. Nous lançons le radar de temps à autre mais nous ne croisons personne…
Levé de soleil sur Capri
Côté pêche, nous traînons nos lignes depuis la Grèce sans aucune touche. Nous avons beau changer les leurres, mettre de plus gros, de beau rapalas, des poulpes, rien n'y fait ! Enfin jusque là… La première ligne avec le rapala file d'un coup à toute allure, Stéphane saute sur la canne, freine la ligne qui continue à partir. J'enfile de gros gants pour essayer de tenir le fil, zim, le fil tranche le gant ! Heureusement que je lâche sinon c'est la peau qui était tranchée ! Et puis paf, la ligne casse.
Deux heures plus tard, c'est la seconde ligne avec le poulpe qui part et casse net...
En l'espace d'une matinée, nous nous faisons arracher nos deux lignes de leurres. Je suis dégoûtée… et me dis que décidemment, c'est drôlement bon les sardines en boîte…

Nous arrivons en fin d'après midi sur l'île volcanique de Ponza et observons d'incroyables formations rocheuses.
Tête de bouc toujours présente!
Le phare de la pointe de Ponza
Superbes formations rocheuses...

 



A peine l'ancre à l'eau cala di Feola, Ethan et Elie mettent le canoë à l'eau et partent explorer les grottes environnantes. Nous ne sommes que 3 voiliers dans la baie, un norvégien, un autre voilier français et nous. Et dire que l'été l'endroit est plein à craquer ! Mais c'est tellement beau que je comprends l'engouement des gens pour cet endroit.
Des grottes qui invitent les enfants à venir les explorer...
C'est parti! On part à l'aventure...
A 20h, les garçons ne sont toujours pas revenus à bord et avec Stéphane, nous partons les chercher.
Ils sont en train de se baigner, dans une petite piscine naturelle creuser dans la roche et bien sûr, ne veulent plus repartir ce cet endroit merveilleux ! Pas facile de leur expliquer que nous devons repartir le lendemain de bonne heure pour arriver sur la Sardaigne avant 48h car ensuite, un coup de vent d'ouest est annoncé et nous ne pourrions plus justement aller plein ouest…



Traversée Ponza- Sardaigne: 171 miles

Nous devions avoir du vent, entre 15 et 20 nœuds… Et bien il devait bien être quelque part mais en tout cas pas sur notre route… Je le sais car nous avons eu une sacré houle de sud, qui nous a secoué comme des pruniers, et encore eux ils ont la chance dans ces moments là d'avoir les racines dans la terre. Secoués, ballotés, juste 5 nœuds de vent arrière donc pas assez pour porter les voiles.
Enfin bref, je préfère passer sur cette nav de 160 miles…

Nous arrivons au nord-est de la Sardaigne, dans le golfo di Marinella. J'adore la sardaigne et l'odeur qui s'en dégage lorsque l'on approche des côtes. Je trouve qu'avec la Corse, ces deux îles sentent bon… Un mélange de garrigue, d'herbes aromatiques, quelque chose de bien particulier...
Mouillage dans une petite crique déserte, sur un fond de sable magnifique. Ouf… nous y sommes enfin!
En allant mettre l'ancre, je trouve une petite méduse à voile sur le pont... Trop belle... 
Le temps de déjeuner et le vent tourne plein ouest. Il était temps d'arriver…
Nous allons à présent laisser passer le vent d'ouest qui nous empêche de passer les bouches de Bonifacio et dès que la météo le permet, cap vers la France !


mercredi 18 mai 2016

Vulcano




Nous profitons de notre escale sur l'île de Vulcano pour aller voir de plus près le cratère du volcan, que nous observons depuis le mouillage, cala di Ponente.

Nous montons à l'assaut de bon matin, sous un beau soleil, en compagnie de nos amis du cata Casa Antonia. Une belle grimpette d'une heure qui fait du bien à nos jambes de marins…
Ethan, Elie et Nico attaquent le volcan en courant...


... suivis par les papas...

Peu à peu, nous prenons de la hauteur tout en gardant en œil sur Manutea situé juste en dessous de nous ! Bien pratique…





La végétation laisse place peu à peu à la roche volcanique et nos chaussures se retrouvent couvertes d'une épaisse couche de poussière noire...
Puis la texture de la roche change à nouveau... Ici, c'est une sorte de terre friable...





Puis c'est l'arrivée au sommet... Un paysage lunaire avec des fumerolles de soufre un peu partout...et lorsque l'on regarde vers le large, nous profitons d'un fabuleux point de vue sur les îles Lipari, Stromboli et sur la Sicile.

Vue sur Lipari
Ethan au milieu des fumées du volcan

"Gran Cratere" sur Volcano

On observe de près les formations minérales
La grimpette n'est pas finie...

Photo de famille sur Volcano

La descente se fait au pas de course, c'est tellement plus marrant !


Puis nous allons faire un tour au village. On trouve au bord d'une plage un drôle d'endroit qui plairait très certainement au sangliers du Périgord : c'est un endroit étonnant, avec des bassins de bain de boue bouillonnante et surtout puantes...
Nous observons des gens entrer dans la boue aux vertues thérapeutiques par contre l'odeur de ces bains est absolument pestilentiel… J'ai du mal à comprendre comment les gens suportent cette odeur sans s'évanouir… Moi, je préfère filer du côté de la mer et mettre les pieds dans les petites bulles d'eau chaude !


Une belle mare...

Encore un endroit lunaire...







Nous passons l'après midi au calme sur Manueta tandis que les garçons vont jouer sur Casa Antonia avec Nico et Amélia. Ils réussiront même à jouer au talkie walkie alors qu'ils ne parlent absolument pas la même langue : français d'un côté et suisse allemand de l'autre… Vivement une langue universelle ! Ils s'amusent avec le canoé, l'annexe, vont sur la plage, reviennent, bref, ils font leur vie de p'tits bonhommes ! Ils sont heureux comme tout et ne veulent pas repartir d'ici. Si nous les écoutions, nous serions encore à Kilada à profiter de la plage de Lepitsa !

 
 

Nous faisons nos adieux à nos amis et le lendemain matin, nous mettons cap sur l'île de Ponza. Au programme 180 miles de nav.


samedi 7 mai 2016

De Crotone à Vulcano via Roccella et Messine

De Crotone à Vulcano
Avant de quitter Crotone, nous nous renseignons sur notre futur escale, le port de Roccella Ionica car des amis nous ont prévenus que l'entrée de ce dernier était ensablé, limitant l'accès aux bateaux de plus de 2m de tirant d'eau. L'ormeggiatori de Crotone contact Roccella qui lui indique que l'entrée est dégagée à 2,50m. C'est bon, nous avons un tirant d'eau de 1,90m.
S'en suit une petite balade en bord de mer, du côté du porto nuevo... Pas très engageant...
Un drôle de cimetière... Brrrr....
La bonne nouvelle à Crotone, s'est qu' Elie a reussit à dépasser sa peur des chiens et s'est fait un copain à 4 pattes...
 
 

Nous quittons Crotone au petit matin, sous un petit vent frais digne de la Bretagne...
Bye bye Crotone...
On navigue comme habillé comme en plein hiver...

La mer se calme dans le golfe de Squillace et les dauphins viennet jouer autour de nous. Nous avons droit à un beau spectacle avec sauts en tous genres!

60 miles plus tard, nous appelons à la VHF sur la canal 14 la capitainerie de Roccella pour leur demander si l'entrée est possible : Ok, pas de problème.
Un bateau pilote s'avance vers nous et nous indique la route à suivre. Nous nous faufilons entre les bancs de sable ; en plein milieu de l'entrée du port œuvre la dragueuse. Du coup, l'entrée est sacrement réduite…
La hauteur se réduit à l'approche de l'entrée...
Nous avançons tout doucement et comme nous aurions dû le prévoir, nous nous posons tout doucement sur le sable. Le pilote nous indique qu'il faut avancer car la marée descend et cela va être de plus en plus dur de pouvoir entrer. Gloups ! Stéphane met les gaz et hop, nous passons. Ouf !

Le port est bien vide, juste quelques bateaux de passage et des petits yachts.
Roccella Ionica, un port bien vide en cette saison...







Encore une fois, je réussi à négocier la nuit au port à 30€ au lieu de 40€, tarif officiel. Pas facile la négociation avec les italiens…
 Nous sommes contraints de rester une journée complète au port car le temps s'est fortement dégradé et nous passons la journée dans le bateaux, sous les trombes d'eau et les éclairs bien proches…
A la faveur d'une éclaircie, nous nous avançons à pied jusqu'au au bout de la digue et observons deux bateaux essayer d'entrer. Malgré l'aide du pilote, le premier bateau se pose puis arrive à se dégager et à entrer avec un tirant d'eau à 1,70m. Le second devra abandonner après s'être sacrement coincé. Heureusement qu'il a un moteur puissant qui lui permettra de tourner quasiment sur lui même et ainsi creuser le sable pour se dégager. Une drôle de manœuvre qui nous inquiète pour notre sortie...
Sur le retour vers Manutea, nous traversons une zone de stockage de curieuse embarcations… Il reste à bord des vêtements, chaussures, couvertures...


Un bateau ayant servi pour des migrants...


Le soir, Dave, notre voisin de ponton Irlandais sur son vieux catamaran fête ses 69 ans. Nous nous retrouvons à une petite dizaine à discuter en anglais avec bien sûr les anglais, les allemands, les italiens et notre voisin irlandais… Un joli melting-pot ! En discutant, nous apprenons que tous nos quasiment tous nos camarades ont eu du mal avec l'entrée dans le port, y compris les catamarans…
Nus élaborons une stratégie : le coefficient de marée est élevé en ce moment et nous permettrait si l'on profite de la marée haute d'avoir environ 30cm de plus de fond que lors de notre arrivée. Pour cela, il nous faut sortir soit à 3h du matin mais sans pilote pour nous guider soit vers 15h avec son aide mais cela nous obligera ensuite à naviguer de nuit pour rejoindre le détroit de Messine. Nous choisissons la deuxième option qui s’avérera la bonne puisque nous passerons sans toucher...
Nous filons vers l'ouest, vers Messine. De gros dauphins viennent nous indiquer la route à suivre. Décidément, nous en voyons beaucoup cette année.
Nous entrons dans le détroit au petit matin, après une nuit de navigation.
Courant dans le détroit

J'ai téléchargé une application qui indique le sens du courant à Messine, http://www.correntidellostretto.it/ . Il nous faut être passé avant 7h, heure de la renverse. Après, nous aurons le courant face à nous.
Le lever du jour à 5h30 nous permet d'avoir une bonne visibilité sur les divers ferries qui relient l'Italie à la Sicile. Peu à peu, le courant se fait sentir. Encore une visite de dauphins au petit matin, un beau réveil pour les enfants.
 Le temps est calme et nous naviguons au moteur, franchissant un mascaret, puis quelques bouillonnements. Manutea  a du mal a tenir sa route.Les garçons sont dehors, et surveillent ces phénomènes dont ils ont si souvent lu les histoires. Ils repensent à Ulysse... Elie a très peur des tourbillons de Charybde mais pour l'instant, nous ne voyons pas l'ombre d'un. Ce n'est qu'à la sortie que nous observons sur notre tribord un beau tourbillon se former : Manutea l'évite ! Elie est rassuré.
Un mascaret arrive


D'étranges remous... Charybe???

Les indications pour le courant sont bonnes, nous passons le détroit à 8 nœuds GPS.
Il est l'heure du petit déjeuner et nous décidons de  jeter l'ancre à la sortie du détroit de Messine, devant le rocher de Scilla, célèbre pour abriter la grotte qui cache la bête pleine de bras de la mythologie. Les garçons sont fascinés… mais hormis les méduses que nous retrouvons ici, aucun monstre à l'horizon.

Charybde et Scylla

Le rocher où se trouve la grotte de Scylla...
Un monstre marin...

Puis, surgit une drôle d'embarcation de derrière le rocher : un bateau avec un grand mat et deux personnes tout en haut. C'est un bateau pour la pêche à l’espadon.


Un sacré point de vue là haut!
Deux heures plus tard, nous reprenons notre route vers l'ouest, vers les îles éoliennes.
Une belle navigation de 40 miles sous un beau ciel bleu, une mer agréable et 15 nœuds de vent au travers… Cela faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé !
En chemin, la VHF grésille : Manutea, Manutea, Manutea for Casa Antonia… Elie sort comme une bombe du bateau, il a reconnu l'appel de  Casa Antonia, un catamaran avec une famille Suisse qui débutent leur voyage sur les flots et que nous avions rencontré à deux reprises un peu plus haut en Italie. Par chance, ils vont eux aussi sur Vulcano.

Casa Antonia
Nous nous y retrouvons au mouillage le soir et les enfants partent jouer sur la plage de sable noir, au pied du volcan encore en activité.

Arrivée sur Vulcano


Ce soir, nous mouillons au pied du volcan, cala di ponente

Malgré la barrière de la langue, ils se comprennent très bien pour jouer et sont heureux de se retrouver.
Demain, on monte au volcan!