jeudi 27 juin 2013

Enfin en Grèce!



Jeudi 27 juin

Les journées à Syracuse sont très chaudes, avec à peine un peu d'air pour nous rafraîchir. Et le mouillage pour la baignade n'est pas très engageant... Tout cela nous pousse à chercher le meilleur moment pour partir vers la Grèce.
Samedi matin, nous levons donc l'ancre, cap sur Céphalonie... ou Lefkas, ce sera selon le vent !
Le vent est bon, la mer est belle, l'eau chaude (27° au sondeur sous la coque!), bref nous avons très envie d'arriver sur la terre promise !
Les cannes sont à l'eau, les repas sont prêts pour les 48h de navigation à venir (pas trop envie de cuisiner en naviguant...). J'ai organisé mes repas de façon à ce que chacun puisse trouver quelque chose à grignoter, sans qu'il y est forcément besoin de couverts, et surtout en sachant que certains types de repas sont plus apprécier en mer que d'autres. Au menu on trouvera donc des cakes, salés et sucrés, des fruits, des tomates cerises, du jambon, du fromage, des gressins pour mon Ethan qui ne mange quasiment que des choses qui croustillent dès qu'on navigue, une pizza, du riz au lait,... et surtout un pain fait « bateau » ! Bref, pas de grand repas ni de plat cuisiné de prévu, juste du grignotage, et rien de chaud.
C'est donc parti pour 48h minimum de route.
Nous croisons des groupes de dauphins très joueurs ainsi que quelques tortues.


 




Le vent faiblit dans l'après midi et nous mettons un peu le moteur.
La nuit arrive, accompagnée d'une belle pleine lune et d'un vent qui se lève un peu. Bizarrement la mer devient très perturbée, avec une grosse houle croisée... très inconfortable.
Nous entamons nos quart avec Stéphane, pendant que les enfants dorment à l'intérieur. Un relais toutes les 3 heures.
Nous avançons sous voiles à environ 6 nœuds ce qui est plutôt très bien pour nous ! 

Le second jour, au milieu de nul part, nous commençons à ressentir les effets de la fatigue et surtout un peu du mal de mer. Les enfants ne sont vraiment pas en grande forme, la grosse houle de travers est vraiment rude pour la vie à bord. Les loulous passeront la journée allongée, Ethan dans le carré et Élie sur un banc du cockpit... Nous n'aimons vraiment pas les voir dans cet état.
Deux fois nous essayons de faire boire Élie mais il ne garde pas l'eau plus de 20 secondes... vivement que l'on arrive.
Nous visions le sud de Lefkas mais préférons nous détourner un peu plus au sud, vers Céphalonie afin de rendre la navigation un peu moins inconfortable.

La seconde nuit, Stéphane enchaîne les deux premiers quarts de veille car je ne suis vraiment pas en grande forme. Le repos me fait du bien et à 2h, je reprend mon tour de veille jusqu'au petit matin, afin de permettre au capitaine de récupérer.
Alors que nous approchons des côtes, nous entendons un message de panne sur la VHF. C'est un voilier italien, apparemment très près de nous, qui a un problème moteur.... curieux cet appel alors qu'il y a un bon vent, que le voilier fait lui aussi route sur Céphalonie et qu'il n'y aura donc pas de souci pour lui pour arriver...
La communication VHF va durer une bonne partie de la nuit, l'italien et les gardes côtes grecs n'arrivant pas à se comprendre en anglais ! Du coup nous aurons la visite d'une vedette des gardes côtes ou il nous demande de décliner notre identité avant de repartir à la recherche de Gigi qui ne répond plus à la VHF... nous retrouverons ce bateau à quai deux jours plus tard et apparemment tout va bien...

Nous arrivons vers 9h dans la baie d'Argostoli et les enfants reprennent enfin des couleurs.
Une heure plus tard, nous sommes à quai ; nous avançons l'horloge d'une heure et en profitons pour faire un gros brunch car nous sommes affamés personne n'ayant beaucoup mangé durant la traversée...
Manutea a Arostoli

S'ensuit quelques jours au port d'Argostoli, ou nos journées sont partagées entre découverte de la ville (beaucoup de boutiques!), promenades au bord de l'eau sous les pins à la recherche d'un lieu de baignade. 
A la recherche d'une tortue...

Nous trouvons notre bonheur à la pointe de la péninsule : une petite crique très propre, avec de beaux rochers et des grottes creusées à fleur d'eau où les garçons s'aventurent. Grandes aventures au rendez-vous ! En soirée, nous les accompagnons au parc de jeux, sous de grands eucalyptus. Ils se font rapidement des petits copains grecs ; pas la peine de parler la même langue pour jouer ensemble ! 
Des enfants sont cachés...

... bien à l'ombre!

Nous suivons la météo, pour l'instant le vent est fort à l'extérieur de la baie et nous ne voulons pas à nouveau faire subir une navigation sportive aux enfants... autre inconvénient de ce vent un peu fort, la température de l'eau n'est que de 23° par ici...
Nos copains de Bleu de Mer sont sur l'île voisine, à Ithaque. A vol d'oiseau nous ne sommes pas bien loin mais il nous faut remonter au nord pour les rejoindre et ce n'est pas gagné ! Alors en attendant on communique par messages via les sms ou Skype...

mercredi 19 juin 2013

Portopalo - Syracuse



Escale à Marina di Ragusa
Nous faisons escale une nuit au port de Marina di Ragusa, un véritable 4 étoiles en matière d'installations, d’accueil, mais aussi de tarif... 55€ la nuit... mais le service est vraiment très bien. A notre arrivée le port est quasi vide... il y a peut-être 3 ou 4 bateaux par ponton... en fait la plupart des bateaux ne sont là que pour les 7 mois d'hivernage, après les tarifs sont très chers et du coup, tout le monde s'en va dès le mois de mai!
Nous profitons de l'escale au port pour profiter d'une bonne et longue douche, et faisons profiter Manutea d'un bon dessalage ! 

beaucoup de place sur les pontons...

Nous allons faire un petit tour en ville et nous nous moquons un peu de ces « beaux italiens » et de leurs tenues : tous la même coiffure assez aérienne, le t-shirt ultra moulant et le pantalon, euh, et bien... existe t-il un mot pour « plus que moulant » ? De là à penser qu'ils s'habillent en taille 12 ans de la tête au pieds... le t-shirt s'arrête au dessus du nombril et le pantalon ne l’atteint bien sûr pas... et niveau tour de hanche, je ne sais pas par quel miracle ils arrivent à fermer le bouton du jean's... Désolé mais je n'ai pas encore osé en prendre un spécimen en photo...mais il va bien falloir que j’immortalise çà !

Nous prolongeons notre route jusqu'au mouillage de Portopalo, à l'extrême sud-est de la Sicile.
Pas trop de monde au mouillage...
Nous nous y étions arrêté il y a 3 ans, fin avril, et l'endroit ne nous avez pas laissé un souvenir impérissable... et bien nous avons radicalement changé d'avis ! Avec un beau ciel bleu, l'endroit est assez plaisant, même si on sent bien que nous ne sommes pas loin de la Tunisie... 
Un petit air de Tunisie...



Les garçons sont ravis de retrouver les joies de la plage, la chasse aux bernard-l’ermite dont certains sont énormes, scarabées et autres bestioles galopantes ou nageantes... 

un ENORME bernard lermite...


et nous, çà nous fait du bien de voir nos garçons heureux comme çà ! Elie fait des trouvailles sur la plage, un bâton et un morceau de polystyrène : et hop, tout çà se transforme en bateau !
De retour à bord, ils prennent une paire de ciseaux, des crayons, de la colle, du papier, de la ficelle et se mettent à fabriquer des cerfs-volants et des parachutes...
Du coup, nous nous octroyons quelques jours de farniente au mouillage.... plage le matin, école (c'est presque la fin...) en début d'après midi puis re-plage ou balade...



La plage de Portopalo avec Manutea tout au fond...


Un soir, vers 20h, nous voyons arriver du large 3 bateaux bientôt rejoint par un 4ème. Nous prenons les jumelles et comprenons vite que nous assistons à l'arrivée d'une barque remplie de clandestins et escortée par la Guardia Costiera et la Brigada de Finanza, girophare bleu allumé.
La barque est pleine à craquée... Les forces de l'ordre l'escorte jusque dans la baie ou nous sommes, puis les immigrants sont débarqués avant d'être pris en charge par la police.

Une barque très encadrée...

et surtout très chargée...

Nous expliquons aux enfants ce qu'il se passe et, autant Ethan que Elie, sont très attristés que des personnes soient à ce point malheureuses dans leur pays pour être prêtes à prendre des risques énormes afin d'espérer une vie meilleure en Europe.
Le lendemain matin nous allons voir de plus près la barque clandestine : celle ci a traversée la Méditerranée sans encombres mais nous savons bien que d'autres n'ont pas eu cette chance... La météo était clémente cette semaine... nous savons bien que la mer peut rapidement changer...


Après 5 jours passés à Portopalo, nous levons l'ancre en direction de Syracuse.
Nous comptions sur un vent thermique pour gonfler nos voiles... et bien rien ! Pas un souffle d'air, et une mer lisse ! Alors que je suis seule dehors, j’aperçois quelque chose qui saute hors de l'eau... je change de cap et me dirige droit dessus...C'est un groupe de tout petits dauphins qui semblent jouer ensemble ; ils sautent dans tous les sens et nous les observons avec bonheur pendant un long moment. Au final c'est nous qui reprenons notre route !

Un peu plus loin, une tortue croise notre route.....
A l'approche de Syracuse, c'est un bel espadon qui vient nous saluer... mais toujours rien au bout des lignes !
Nous profitons un peu de la proximité de la ville pour faire du tourisme culturel et refaire le plein de vivre... comme il fait déjà chaud le matin, on fait des pauses glaces, seule façon de motiver les garçons (les 3...) pour entrer en ville !


Notre parking à annexe

Pause glace obligatoire ... à 10h du matin!

Je vous quitte sur une petite idée de déco... on a toujours une vieille barque qui traîne au fond du jardin et dont on ne sait pas quoi faire....


 ou bien une barque version papier mâché... si si, de près on dirait vraiment qu'elle est recouverte de papier mâché... mais elle flotte!


dimanche 16 juin 2013

Nouvelles de Sicile

Nous sommes au mouillage à Portopalo, à l'extrême sud-est de la Sicile. Ici pas de 3G pour mettre le blog à jour, donc patience patience...
Nous traînons un peu en chemin, et hésitons entre traverser direct vers la Grèce mais le vent est assez faible et nous n'avons pas envie de faire 3 jours de moteur soit remonter le long de la botte italienne... En attendant, nous avons rendez vous à Syracuse avec l'oreille de Dionysos... demande insistante des enfants!
A bientôt

mardi 11 juin 2013

Italie, nous voilà!


Samedi 08 juin

Le port de Kélibia
A kélibia, nous sommes à moins de 10 mètres des bateaux de pêche... Ces derniers, en raison du coup de vent annoncés sont venus s'abriter dans le port, et nous trouvons qu'ils sont bien près de nous... Effectivement, un des bateau, voulant quitter sa place viendra se coller à nous, heureusement que nous étions à bord car ainsi nous avons pu le pousser à bout de bras pour éviter de justesse la collision... Un autre petit bateau a eu moins de chance...
Chalutier vu du hublot de ma cuisine....

Mais non ils ne sont pas tout près de nous...

Chouette, la mer!
balade en bord de mer, le long du cap Bon


Nous quittons la Tunisie vendredi matin, après un dernier approvisionnement en … hameçons, leurres de différentes tailles et couleurs, bref un véritable arsenal pour séduire les poissons ! 


Ethan prépare sa ligne de pêche!
A présent, cap sur l'île volcanique de Pantelleria, située en le continent africain et la Sicile. Partis à 9h, nous jetons l'ancre dans le porto vecchio à 15h45 et reculons jusqu'au quai ou nous jetons une amarre à terre.
Une très belle traversée, avec 15 – 20 nœuds de vent de nord, un ciel bleu, pas un bateau croisé mais 4 grosses tortues sur notre route ! C'est la première fois que nous en croisons entre l'Italie et la Tunisie.

Nous allons ensuite faire un petit tour à terre, reprendre contact avec les italiens et leur langue chantante...
Le porto vecchio est assez mal protégé et une vilaine houle rentre dans le port, faisant danser le bateau de gauche à droite... nous passerons une très mauvaise nuit ici...
Manutea à Pantelleria

Le lendemain un magnifique ketch, un Amel 54 vient s'amarrer à côté de nous. Nous sympatisons rapidement avec les heureux propriétaire de Galatea, qui eux aussi sont basés à Hammamet.
Kari me fait découvrir sa boisson fait bateau à l'hibiscus. C'est très bon et rafraîchissant. Puis elle passe du temps à discuter pêche avec Ethan et Elie et ensemble ils discutent leurres, montage de lignes, astuces, bref un bon moment pour tout le monde. Un rencontre encore trop brève puisque nous repartons le lendemain, dimanche, avant un coup de vent de nord, cap sur la Sicile. 

62 miles plus tard, nous jetons l'ancre à l'abri de la digue de Mazzara del Vallo. Nous avons croisé en chemin deux très grands dauphins et à nouveaux quelques tortues par contre toujours aucun poisson au bout de notre ligne... et pour cause nous avons été obligé de remonter les lignes car les oiseaux essayez d’attraper nos leurres ! Nous avons eu beau crier, nous agiter à bord, rien à faire, les oiseaux ne partaient pas ! Nous les voyons plonger pour essayer de manger nos faux poulpes rose fluo !
Il y a également en mer une grosse quantité de toutes petites méduses avec une sorte de voile sur le dos.

Nous repartons au petit matin de Mazzara del vallo et partons plus au sud, vers Porto Empedocle.
La navigation commence doucement, 12 nœuds en vent arrière. Stéphane hésite à mettre le spi mais préfère attendre un peu voir si le vent monte... et il monte, nous finirons la journée avec 25 – 30 nœuds de vent arrière, nous obligeant à réduire sérieusement les voiles se qui n'empêche pas Manutea de filer à parfois plus de 8,5 nœuds... Bon il faut bien avouer qu'en plus nous avons le courant avec nous, d'environ 1 nœud...Pourtant nous croisons des bateaux qui arrivent à remonter face au vent, aux vagues et au courant! Quand nous croisons un cata face au vent Elie me demande avec de l'espoir: "c'est Tom et Hugo?" Il tarde vraiment aux enfants de retrouver leurs copains de Bleu de Mer... à nous aussi d'ailleurs!

L'arrivée se fait avec des vagues qui déferlent derrière nous, et pour cause, les fonds sont faibles aux approches du port , 10 mètres tout au plus, mais le ciel bleu et l'eau turquoise rende moins impressionnantes ces grosses vagues.
Nous nous mettons au mouillage, dans l'avant port, bien abrité des vagues et décidons de passer 2 jours ici.
Porto Empedocle
Nous en profitons pour tester notre nouvelle annexe et sommes ravis de la place à bord lorsque nous revenons de notre tour en ville, les sacs pleins de bonnes choses...
Manutea a Porto Empedocle


mercredi 5 juin 2013

Départ d'Hammamet.


Mercredi 05 juin

Nous avons quitté le port de Yasmine Hammamet avec quelques jours de retard...
Dimanche matin, juste avant de mettre le moteur en route et larguer les amarres, la fermeture éclair de la capote de descente a rendu l'âme... Impossible de le recoudre nous même,nous sommes contraints de rester à Hamammet une nuit de plus pour faire faire la réparation et pouvoir enfin partir pour 4 mois de vie nomade.
Nous récupérons notre capote de descente lundi en fin d'après midi et quittons le port mardi matin, cap sur Lampedusa... ou sur le sud de la Sicile, nous verrons bien, en fonction du vent !
Bon et bien nous comptions sur un vent de nord-ouest et bien comme nous souhaitions aller à l'est et bien nous avons eu du plein est ! Donc deux choix possibles : Monastir ou Kélibia..., le vent nous a porté jusqu'à Kélibia ! Ce n'était pas prévu...
Mais comme dis ma Maman, «  c'est ainsi que les grands navigateurs ont découverts le monde, en suivant les vents ! », oui et bien nous nous aurions bien aimé aller au sud-est!
Nous avons bénéficié d'un bon vent jusqu'à 20 miles du port puis vent de face les  derniers miles ( 25 / 30 nœuds de nord-est)...on a donc tiré des bords... Heureusement sans trop de mer, mais ce fut une belle mise en jambe ! En tout cas le bateau s'est bien comporté, et même au près filait à 6 nœuds (alors que nous sommes très mais vraiment très chargé!)...
Arrivée sur Kélibia et son fort
Nous sommes donc au port de pêche, à couple d'un vieux voilier qui doit bien prendre l'eau de tous côtés... nous avons cru en arrivant qu'il était abandonné mais non il y a un vieux fou à son bord, et je pèse mes mots quand je dis çà...Enfin bon, il faut de tout pour faire un monde !
Sur le bout de quai en face de notre bateau s'est amarré un bateau de pêche et ce matin nous entendions un mouton... puis plus de bruit... A l'arrière du bateau, une dizaine de tunisien étaient réunis et en observant bien nous voyons les marins lever les mains en l'air, couverte de sang qu'ils appliquent ensuite sur le bateau... Sûrement un signe de protection... Moi je préfère qu'ils gardent leurs mains ensanglantées loin de Manutea...
Le lieu du crime vu de notre bateau

LA preuve du crime... si si, c'est du sang!
Nous reprenons notre rythme familiale : école le matin (bientôt les vacances!), puis nous partons à pied à la découverte des alentours, de la ville et du fort Byzantin qui domine le port.
Le fort vu du port
Nous restons là 2 ou 3 jours, le temps que le vent tourne au nord-ouest et nous pousse vers Pantelleria puis la Sicile.
En tout cas les garçons sont heureux d'avoir repris la mer, et encore plus d'être dans un port de pêche ! Il y a plein de chose à faire, à regarder et surtout on peut pêcher!

Une déco sympa, pourquoi pas sur Manutea?