vendredi 4 juillet 2014

Le golfe Saronique ... et la part du Colibri





A deux reprises déjà nous étions passés dans le golfe Saronique (ou golfe de Salamine), par deux fois nous avions fait route d'ouest en est, en longeant la côte nord du Péloponnèse et du coup sans visiter les petites îles et leurs mouillages...

Lundi matin, après 10 jours à visiter chaque recoin de la baie de Poros (et il nous en manque encore un ou deux!), nous avons mis le cap au nord en compagnie de nos copains de Dam-Marine, Dominique et Loulou.
Ils connaissent un peu le coin et nous font découvrir le superbe petit mouillage de Nisis Moni (la mini île au sud ouest d'Aigina).

Nous jetons l'ancre parmi beaucoup d'autres bateaux... l'eau est limpide, une véritable piscine, le chlore en moins et les poissons en plus !

Le soir, les bateaux présents repartent tous et nous laissent la baie pour nous tous seuls... sur l'île, les paons prennent la place des touristes venus là pour la journée, suivis de près par un groupe de daims... 



Deux jours plus tard, il est temps d'aller vers la ville faire quelques courses... cap sur Egine !
Le frigo remplit et une pita gyros plus tard, nous repartons vers une île déserte à 3 miles de là : Nisis Metopi...
Un coup de cœur pour cette belle île rocheuse, au milieu de nul part, et ses beaux fonds sous marins... Nous repartons en début de soirée car le mouillage est trop exposé au le vent prévu pour la nuit. Cap à nouveau au nord, vers Salamine !


Salamine est une grande île située tout près d'Athènes. Nos divers guides nautiques et de tourisme nous en font un portrait pas très engageant... Elle est décrite comme défigurée par les usines, avec une eau marron, huileuse et polluée... Nous préférons nous faire notre propre idée et hissons les voiles... A peine parti, je mets les cannes à pêche à l'eau (ben oui, nous n'avons pas perdu espoir!). Quelques minutes plus tard, le moulinet se met à siffler... soit c'est un poisson, (on y croit évidemment pas !), soit une poche en plastique, ce qui est beaucoup plus probable dans le coin ! Bon de toute façon, il faut remonter la ligne pour enlever la poche et comme le leurre est assez gros, c'est Stéphane qui s'y colle ! Il remonte, et comme c'est curieux cette poche qui fait des bonds... MAIS, MAIS , MAIS OUI! C'EST UN POISSON !!!
Et bien, nous avons remonter un barracuda de 50cm...Son autre nom, après « poisson béni des dieux sur Manutea », c'est le brochet de mer... et il est absolument délicieux. Je l'ai cuit frit et il à la blancheur et la finesse d'une excellente truite... On en redemande à bord...même Mia a eu droit à son petit bout de barracuda cru et elle en a redemandé !

 



Peu après 20h nous jettons l'ancre à Kanakia, une petite baie à l'ouest de l'île.
Verdict... Salamine, c'est plutôt une assez bonne surprise ! Nous trouvons un beau mouillage, au bord d'une grande plage bordée de Tamaris et de grands palmiers, une colline qui descend vers la mer avec de grands pins, et plus loin de mignonnes petites criques... Nous sommes loin de l'eau huileuse annoncée par notre guide... ici l'eau est bien claire et nous sommes les seuls voiliers au mouillage.





Le lendemain, une petite brise nous permet de parcourir les quelques 6 miles qui nous séparent de la baie de Salamine (sur l'île du même nom...) car un bon coup de vent est annoncé et il vaut mieux trouver un bon endroit ou se protéger du vent du nord.
Nous sommes obligés de faire un détour pour éviter une zone d’exercices de sous marins, croisons quelques gros tankers au mouillage puis jetons l'ancre bien avant le port et la ville, au bord de la plage, dans une belle eau vert émeraude.
Mais....

Toutes ces belles photos que je mets en ligne vous montrent les beaux côtés de ce pays et il me semble nécessaire de vous parler de quelque chose qui me met très en colère depuis que nous avons repris notre vie sur l'eau ; il s'agit des déchets et notamment les déchets plastiques présents partout autour de nous, sur l'eau, au fond de l'eau, échoués sur les rivages.
Bien sûr, ce n'est pas très beau mais c'est surtout très dangereux pour les poissons, les tortues et aussi pour nous. J'ai l'impression que d'année en année il y en a de plus en plus … Nous essayons de ramasser des déchets dès que nous allons sur les plages mais là çà devient trop ! Nous avons la nette impression que les grecs ne se sentent pas concernés par ce problème de pollution... Que faire pour leur faire prendre conscience de tout cela ? A chaque fois que l'on voit des reportages sur la Grèce, on ne voit que de belles plages, une mer d'un bleu profond mais jamais les poches plastique, les bouts de filets de pêche, les canettes de bière, les bouteilles en plastique, les gobelets de café frappé... alors que c'est tellement simple de mettre les déchets dans les poubelles, pourtant présentes partout sur les bords de mer... mais non ! Une fois le café fini, zou, c'est bien plus facile de jeter le gobelet par la fenêtre de la voiture, ou à la mer...
A Salamine

Nous ne supportons plus, sur Manutea, ce manque de respect envers la nature, pourtant tellement belle par ici. Après avoir parcouru plusieurs sites ou blog parlant de ce beau pays, je retrouve toujours les mêmes photos de belles plages, de beaux paysages mais jamais les horribles décharges sauvages pourtant très présentes... Sans parler des milliers de micro déchets plastiques invisibles depuis la terre et qui pourtant étouffent la mer.
Régulièrement, lorsque je part nager pour voir de beaux poissons sur de beaux fonds marins je relève la tête vers la surface et sur les 20 premiers centimètres sous l'eau, c'est une nouvelle sorte de méduses qui a fait sont apparition, blanches ou translucides, de 5 à 20 cm, sans danger pour les nageurs mais mortelles pour les tortues. Vous voyez de quoi je parle ? Bienvenue au milieu d' une soupe de bouts de plastiques... Beurk !
Donc, à partir de ce jour, mon blog servira de support pour montrer aussi la face cachée de la Grèce.
Une décharge sur la superbe petite île de Moni...
Toujours à Moni
 
Et je vous assure que là, les photos sont soft...

C'est cela, la part du Colibri, faire un peu mais faire tout de même (cf le livre de Pierre Rabhi La part du Colibri), on informe et on ramasse...

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