mercredi 29 octobre 2014

L'automne est arrivé... et nous aussi!

20 octobre, l'automne débarque en Grèce... le temps se rafraîchi, la mer aussi, nos baignades se font plus rares malgré une eau toujours à plus de 22°... 


 Pas grave, nous en profitons pour aller randonner, toujours en bord de mer...


 Les fleurs poussent un peu partour, ici dans le tronc d'un vieil olivier...


A Porto Héli, nous retrouvons les Troll, Françoise, Thierry et Javotte la grande copine d'Ethan... et beaucoup moins d'Elie qui a une peur bleue des chiens... Pourtant cette belle boxer aimerait beaucoup jouer avec lui...



Notre (presque) dernière navigation de la saison pour remonter de Porto Héli à Kilada se fait vent arrière, avec un petit bout de génois et de grand voile... la dépression Gonzalo nous arrive droit dessus! Il ne va pas falloir traîner...
Le ciel s'assombrit et nous sentons bien que ce qui arrive n'est pas bon du tout!
Nous jetons l'ancre dans une petite crique pour laisser passer un gros grain puis reprenons notre route deux heures plus tard, mais cette fois ci, nous nous ferons rincer, à l'eau douce, comme il se doit!
Le vent est établi à 28/30 noeuds, mais la mer est tout à fait praticable, et malgré la pluie cette navigation est un plaisir! En plus, le bateau et les voiles sont ainsi parfaitement rincés à l'eau douce!
A peine avons nous jeter l'ancre dans la baie que je reçoit un mail de nos copains de Troll, restés à Porto Héli: ils viennent de subir un gros, très gros coup de vent, plus de 50 noeuds, et sont inquiets pour nous... Je les rassure, nous n'avons rien vu de tel! Nous étions au bon endroit au bon moment...
Nous devrions sortir le bateau de l'eau le 29 octobre et d'ici là, il nous faut faire sécher les voiles, les affaler, faire les vidanges, dessaler le moteur, hiverner le dessalinisateur, monter au mat, enfin bref, plein de boulot en vue!
Nous nous octroyons un dernier petit tour en mer et allons mouiller au bord d'une belle plage de galets. Nous n'avons pas l'habitude de voir des nuages en Grèce et ceux ci rendent le paysage encore plus extraordinaire!




Puis, mercredi 29, Manutea sort de l'eau, et retrouve sa place pour les prochains mois à venir... Nous, nous retrouvons notre camping car, renommé par Ethan Manu-terra... 


La saison en chiffres:

- 1240 miles nautiques parcourus à papillonner entre le golfe d'Argolide et le Dodécanèse
- 132 jours sur l'eau dont 
        116 nuits au mouillage
          16 nuits à quai
            0 nuit en navigation
- 32 îles accostées
- 119 heures de moteur
- environ 240 litres de gasoil consommé
- température de la mer maxi: 30,8° à Simy
- le dessalinisateur nous a fourni 378 litres d'eau à boire
- Poissons pêchés: 
                1 barracuda (mangé et excellent),
                1 coryphène (relachée)
                8 bonites (mangées!)
Nous sommes très contents de notre saison de navigation en mer Egée. Nous n'avons presque pas eu à faire au Meltem, évitant soigneusement les coups de vent! Nous avons apprécié ces petites navigations, d'île en île, sans avoir à passer de nuit en mer, et avons découvert des paysages magnifiques, variés et qui nous donnent envie de repartir dès que possible continuer nos vagabondages sur les flots.
Mais pour l'heure, c'est en camping car que nous allons rejoindre la France...

dimanche 19 octobre 2014

Fin de saison et réflexion

Mi octobre, nous voilà de retour à Poros, dans le golfe Saronique.
Partis il y a une dizaine de jours du Dodécanèse, à l'est de la mer Egée, nous avons profité d'un peu de vent pour faire un maximum de route à la voile, et après quelques escales sur Amorgos, Skhinousa, Sifnos et Sérifos, nous avons retrouvé la baie de Poros.
Escale à Sifnos

Au programme, un tour au supermarché le frigo étant faim, au pressing de Galatas qui à un service de laverie ce qui nous évite d'avoir à aller sur Poros même, plein des réservoirs d'eau, grâce au robinet de la base nautique de Galatas, et évaluations Cned...
Nous faisons la rencontre de Cob, un belge de 33 ans qui navigue sur un petit voilier et qui a passé 5 ans aux antilles.
 Autour d'un repas à bord de Manutea, il nous raconte un peu la vie là bas et cela ravive notre envie de grand voyage...
Les alizés, l'eau claire, les lagons, les beaux poissons, les plages et les cocotiers... nos yeux pétillent et ces doux mots nous font frémir.
En début de saison, nous nous étions demandés ce que nous ferions l'an prochain (2015)... Resterions nous en Méditerranée, ou passerions dans le grand bain?
Nous avons bien conscience qu'il est plus facile de rester ici,  dans le petit bain. On commence à bien connaître, c'est confortable oui mais voilà, justement, on commence à bien connaître et nous aimerions bien aller voir un peu plus loin...
Oui mais là bas, on connaît pas! Et peut-être que les vagues sont grosses, il y a des requins, des orques, des pirates, c'est profond on a pas pied, ...
mais il y a aussi des poissons tropicaux, des tortues, des langoustes, des copains, pas d'hiver...
mais il y a aussi des ouragans, des moustiques, il y fait très chaud...
mais l'eau et tellement belle, chaude, et les fonds marins si beaux Ah là là... pas facile de se décider à partir!
Alors on se projette, on en discute tous les deux, tous les quatre... On chiffre aussi, car le coût n'est pas du tout le même si on reste là ou si on traverse vers les Antilles... Le bateau ne sera pas préparé de la même façon.
Et puis on se dit que si on ne le fait pas maintenant, avec les enfants qui ont 8 et 10 ans, nous le regretterons.
Mais si on part, nous serons bien loin de nos familles et pour moi, pour Stéphane, pour les enfants, nos familles sont très importantes, malgré l'éloignement. Un ami parti 6 mois en vadrouille en Méditerranée et ayant ses deux grands enfants à terre écrivait sur son blog qu'il sentait que les liens familiaux s'étaient rapprochés, qu'il se sentait plus soudé à ses enfants alors que l'éloignement géographique aurait dû distendre les liens.
Et bien pour nous, c'est également le cas.
 Nous pensons plus souvent aux nôtres, nous sommes toujours heureux de recevoir un de leurs mails, un coup de fil.  Ils nous font sentir que nous aussi nous sommes présent dans leurs cœurs et leurs pensées malgré l'éloignement et cela fait chaud au cœur!
Chaque retour au pays est une fête pour nous. Nous y pensons longtemps à l'avance, nous sommes émus de les revoir...
Mais nous rentrons tous les hivers, qu'en sera t-il si nous partons à plusieurs centaines, voir milliers de miles de nos nids? Les liens resterons t-il toujours aussi forts ou s'effilocheront-ils au grès de vents?
Enfin bref, nous nous trouvons pleins d'excuses pour ne pas partir, mais l'envie  nous titille de plus en plus...
Il est bien plus facile de rester que de larguer les amarres...



Départ de Sérifos, cap sur Poros